Les diaphones des flûtes d'un troisième type
Tout le monde (du moins dans le cercle restreint des BOB) connaît les flûtes à bouches et les flûtes à anches, mais peu connaissent les diaphones.
Le meilleur article consacré à cette technique est celui du livre « modern organ buiding » de Walter & Thomas Lewis édité chez Peter Williams en 1986 (ISBN 9060274946 ou 9060274954). En fait une traduction d'un livre initialement édité en 1911 par Frits Knuf en Hollande mais devenu trop rare.
Les diaphones ont été introduites pour la première fois par Robert Hope-Jones vers 1900 aux US. Leur principe de fonctionnement est très proche de celui des flûtes à anches avec les différences suivantes :
Dans les flûtes à anches, la colonne d'air dans le corps de flûte (le résonateur) et l'anche elle-même (l'excitateur) sont accordés sur une note pour une résonance maximum.
Dans une diaphone l'accord entre les deux peut ne pas être maximum, de plus, l'accord de la note est contrôlée parfois par le résonateur et parfois par l'excitateur.
Les deux principales sortes sont schématisées dans les coupes ci-dessous
D'un point de vue général l'admission d'air est contrôlée par une palette sur ressort ce qui provoque des pulsations et des bouffées d'air comprimé qui sont modulées par le ressort, donc pas nécessairement par le résonateur.
Explications pour la figure II.
Lorsque le vent arrive en A la palette est fermée et la pression monte dans la chambre d'admission donc le moteur D constitué d'un soufflet qui s'aplatit et par là même ouvre la palette C dès lors la pression arrive dans le résonateur et par l'ouverture e-d regonfle le soufflet qui par ailleurs a vu la pression diminuer dans la chambre et dont la palette est rappelée en fermeture par le ressort et le cycle reprend pour une autre bouffée.
La fréquence de ce type de diaphone est contrôlée par la longueur du résonateur et en conséquence la fréquence varie en fonction de sa longueur.
Figure I
Le fonctionnement est très proche de celui d'une anche battante mais la fréquence n'est pas contrôlée par la longueur du résonateur seulement par la raideur du ressort. La longueur du résonateur influence peu la fréquence, mais elle influence la puissance du son donc le volume et le timbre.
Actuellement les diaphones ne sont utilisées que dans quelques grands instruments modernes et surtout dans les pédaliers (jeux de clavier aux pieds).
Mais il n'y a aucune raison de ne pas étendre leur utilisation à l'ensemble d'un jeu d'orgue surtout en sachant qu'il y a un champ d'étude sur la variation possible de puissance sans changer la fréquence de la note en faisant varier la longueur du résonateur .
quelques liens
http://en.wikipedia.org/wiki/Diaphone
http://www.organstops.org/d/Diaphone.html
http://elliottrl.tripod.com/cc/diaphone.html
http://theatreorgans.com/ny/buffaloarea/sheas/diaphone.htm
Un exemple: d'excitateur de diaphone de type Robert Hope-Jones:
et son résonateur;
L'ensemble est posé à plat et non pas disposé verticalement:
Une vidéo de diaphones wurlitzer verticales
Compléments sur d'autres types d'instruments proches dans « musical instrument design » de Bart Hopkin chez See Sharp Press ISBN : 1884365086 page 69.
Un exemple de diaphone très simple à construire très facilement qui donne un son très puissant de type trombone. C'est la trompe des supporters de foot à adapter à l'orgue (la membrane peut être un ballon de caoutchouc).
Une vidéo d' une diaphone construite sur ce principe:
Une diaphone en bambou.
et dernièrement un autre développement du croisement des diaphones avec les résonateurs d'Helmotz comme dans les flûtes cubiques:
Il faut remarquer que dans ce cas le résonateur doit être ouvert sinon la diaphone ne peut pas fonctionner, encore un projet à concrétiser pour atteindre des fréquences particulièrement basses et puissantes!
Pour finir un autre type de flûtes totalement nouveau: les phicophones!
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