forme et volume des chambres de noyaux
Où la question est:
"Je voudrais savoir si sur le noyau d'une flûte la dimension de la chambre a une incidence sur le son de la flûte et si oui alors quelle dimension ou volume lui donner merci pour vos réponses "
Il est sous entendu que les flutes sont des flutes en bois, car les flutes en métal possèdent des pieds de flutes de grand volume et n'ont qu'une languette sans noyau.
La réponse demande bien sur quelques précisions:
C'est une question que l'on a tous posée mais qui n'a pas de réponse bien justifiée!
Il faut d'abord se mettre d'accord sur le vocabulaire avec l'article sur l'anatomie des flûtes qui est détaillée ici:
le noyau c'est la partie 5
la chambre la partie 6 c'est ce qui nous intéresse pour le présent article.
Le volume de la chambre est défini par:
la hauteur du noyau (b) qui pour des raisons esthétiques est constante sur un même rang mais systématiquement plus importante pour les basses quand elles sont sur un deuxième rang ou sous l'orgue.
Il y a deux cas pour cette hauteur b:
- Pour des flutes traditionnelles à vanne ou soupape séparée ou accolée.
- Pour flutes à vanne intégrée qui est allongée pour dégager la place de la vis de réglage et son insert.
Cette hauteur est pour des raisons esthétiques identique sur un même rang et calculée à partir de la flute la plus basse de ce rang, soit en flute traditionnelle soit pour flûte à vanne intégrée!
Le trou en rouge fait 8 mm pour tous les noyaux de la montre. Par contre les trous d'arrivée et départ du vent vers les flutes sont fonction du tableau du diapason et donc de diamètres variables de 6 mm pour les plus aigües le N°27 et jusqu'à 10 mm pour la N°5 .
Donc la cote b de noyau N°5 d'un 27 touches à VMT intégrées est de 70 mm .
C'est bien celle qui détermine la hauteur des noyaux de la montre pour un 27 touches.
Pour un 42 touches les hauteurs des noyaux sur deux rangs ne sont pas les mêmes.
Comme le diapason des flute est en fait prévu pour un 42 les confusions sont possibles.
Les 4 basses sont généralement construites avec des Vannes accolées et des diamètres de 15 mm pour la N°1, 13 mm pour les N° 2 et 3, et 11 mm pour la N°4.
La différence entre les noyaux de flute ordinaire et ceux pour flûte à Vanne intégrée tient donc essentiellement dans la hauteur plus importante pour y introduire le capillaire avec sa vis de réglage de répétitions.
la largeur interne (f) augmente en descendant dans les basses (mais moins vite que l'allongement de la longueur interne en raison de la progression)
la profondeur interne (c) est proportionnelle à la longueur selon une règle à déduire des calculs du diapason.
Du coup le volume augmente par construction pour les basses avec les côtes du diapason qui sont bien le résultat d'un calcul imposé par les contraintes de construction plus que par un calcul pour un volume prédéfini.
Bien évidemment cela a une influence par effet venturi.
La pression mesurée dans la chambre est donc différente de la pression dans la réserve et d'autant plus importante que la chambre est plus volumineuse.
C'est plutôt favorable quand on connait les effets du diagramme de Fletcher et les besoins pour l’alimentation en air de nos basses.
Par ailleurs les flutes super ou ultra basses sont construites avec des noyaux et des chambres plus importantes, mais dont la section moyenne est proche des alimentations.
des exemples de diapasons:
Diapason méthode Ising
Diapason méthode V.de Vrie
Diapason méthode progression progressive
je recommande le dernier mais il y en plein d'autres qui circulent sur les sites des copains comme celui de Michel Fischer qui est dans son cahier de construction de stage ou celui de PP sur son site.
le résultat avant et après le ponçage de l'arrondi pour un noyau de flute pour vanne intégrée:
Un exemple de noyau pour flute avec vanne tangentielle intégrée:
forme pour une VMC intégrée:
et pour une flûte phicophone:
Ensuite il y a:
- la forme des arrondis, sur le biseau du noyau et le bord de la lèvre inférieure pour éviter les turbulences
- la pente du noyau, pour orienter le vortex plus ou moins vers la lèvre supérieure ou plutôt vers l'intérieur ou l'extérieur du corps de flûte
- le fini de la surface du canal de la lumière, donc l'état de surface qui joue le rôle le plus important et qui est nettement prépondérant et là non plus il n'y a pas beaucoup de littérature sur le sujet. C'est cette partie qui doit être la plus lisse possible. Pour cela on ponce finement puis on enduit de graphite ou de crayon noir, puis on lustre avec un affiloir ou un outil lisse tout autant sur le biseau du noyau que du coté de la lèvre inférieure.
Pour les arrondis et doucines il y a déjà un article pour ce qui se passe dans les vannes à membrane mais pas encore d'étude pour les noyaux et lumière.
Sur la pente du biseau non plus! Mais à priori ce n'est pas trop important.
Par contre sur le canal de la lumière il y a une étude sur les couches limites et l'aspect lisse lors de l’harmonisation en lumière.
Une astuce pour fabriquer les noyaux des flûtes ordinaires:
On part d'un carrelet de longueur importante genre 2m aux dimensions du noyau de la plus grosse flûte on en coupe une longueur de la hauteur du noyau et éventuellement pour la où les cales de collage puis et on le rabote sur la longueur restante en passant aux cotes (largeur et profondeur) de celles de la suivante, et on recommence.
Pour un 42 il faut un carrelet de 62*46 mm pour les 15 flûtes de montre et un autre de 33*25 mm pour les 27 de l'arrière.
Dans le cas des flûtes phicophones la hauteur et la profondeur sont fixes, seule la largeur est variable en fonction de la largeur de la façade.
Un exemple de discussion avec un stagiaire:
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