L'orgue de barbarie de Bernard et Philippe

les glossaires autrement dit le vocabulaire

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Le vocabulaire propre à une activité distingue immédiatement le connaisseur (technicien , professionnel, amateur éclairé, etc..) du néophyte.

Un vocabulaire commun évite les confusions, les incompréhensions et surtout, il permet d'exprimer en un seul mot ce qui demande une périphrase aux débutants et évitera d'utiliser les mots courants qui n'ont pas de signification exacte comme "trucs, bidules, machins, choses, bazar, bitoniau" qui dénotent surtout le manque d'intérêt ou de compréhension d'un interlocuteur innocent.

 

Notre vocabulaire trahit notre niveau de connaissances dès les premières phrases avec nos interlocuteurs, comme notre accent, notre prénom, notre tenue vestimentaire peut trahir nos origines géographiques, familiales et même notre niveau social ou notre niveau d'étude.

Dès le premier contact et avant même de s'exprimer notre interlocuteur nous évalue comme nous l'évaluons lui-même à sa manière de se présenter.

Dès les premières réponses, on sait immédiatement comment sera l'échange difficile ou fructueux, rapide ou long, insipide ou riche, si il sera méfiant ou sympathique, etc..

 

La maitrise de ce vocabulaire est donc nécessaire et même indispensable au débutant qui se lance dans la lecture d'ouvrages techniques.

Malheureusement le glossaire que certains désignent aussi par lexique, se trouve le plus souvent placé à la fin des ouvrages alors qu'on devrait commencer avec lui, avant tout échange.

 

Un exemple courant de mot prêtant à confusion dans l'orgue et l'orgue de barbarie est le mot biseau qui pour ceux qui, se fiant qu'à ce qu'ils voient, pensent que la partie visible en sifflet des flûtes, ne peut qu'être la seule en biseau.

De ce fait il l'attribuent à la lèvre supérieure. C'est le cas des physiciens et acousticiens.

 

Pour moi, comme pour les facteurs d'orgues, le biseau est en réalité une partie en pente du noyau de la flûte derrière la lèvre inférieure mais cachée que je recommande d'appeler "la pente du noyau" justement pour éviter toute confusion.

 

D'ailleurs ce problème est identique et différent à la fois pour les flutes en bois ou en métal. Dans les flutes en métal il n'y a pas de noyau mais une plaque mince qui ménage tout de même un biseau sur son tranchant!

Faire la différence, ou oser préciser avant toute discussion, distingue immédiatement ceux qui connaissent le sujet pour ne pas tomber dans le piège de la confusion.

 

Un autre mot qui donne beaucoup sujet à confusion c'est le mot "trou"!

chacun comprend vaguement mais ne pense pas obligatoirement au même car des trous il y en a partout et ils n'ont ni les mêmes dimensions ni une localisation identique selon le contexte de la conversation.

Il est préférable de distinguer les perçages et conduits en précisant la localisation et la fonction de ce que l'on veut décrire.

 

Il y a le trou borgne et celui débouchant qui sont obtenus par perçage avec des forets.

Il y a le conduit droit qui peut se percer avec un foret et le conduit sinueux qui ne peut être percer en une seule opération. 

 

D'ailleurs les débutants ne savent pas percer correctement avec un foret!

Ils traversent directement sans précaution et avec n'importe quel type de foret dans toute matière sans martyre  et donc avec des éclats d'entrée et sortie. 

 

Un autre mot qui prête souvent à confusion c'est le mot soufflet. En fait c'est un mot qui désigne une forme car des soufflets on en rencontre à différents endroits pour différents objets:

La réserve et les pompes, inférieures comme supérieures, sont toutes en forme de soufflets mais n'ont pas la même fonction et ne sont pas aux mêmes endroits.

 

C'est le cas aussi de quelques mots comme vitesse ou pression car dans un conduit, il n' y a pas une vitesse unique mais des vitesses différentes selon les conditions et la manière de mesurer.

Pour les mêmes raisons les pressions sont différentes selon les même critères, exemple:

loi de Bernoulli correctifs - L'orgue de barbarie de Bernard construction plan stage midi perforation cartons (blog4ever.com)

 

 

 

Pour commencer consultez l'article sur l' anatomie d’une flute en bois.

 


 

 

 anatomie flute-R.jpg

 

 

 

 

 

 

 

1   Les cotés : longueur e x largeur c, épaisseur (généralement 4 à 6mm et pour nos flûtes sans potelets)

 

       Si la lèvre supérieure a été creusée au ciseau dans la face avant seulement dans la partie face à la lumière (a), il reste ce qu'on appelle les potelets qui se prolongent  jusqu'à la lèvre inférieure (et les cotés ne sont pas visibles à cet endroit).

 

 

 

2   Le fond (ou façade arrière) : longueur e largeur h+1mm pour ponçage. 

 

3   La façade avant avec la lèvre supérieure 4 : longueur (e-b-g) x largeur h+1mm épaisseur variable.

 

4   La lèvre supérieure pente 5° à 22° mais on recommande généralement entre 8° et 12.

l'épaisseur d'extrémité ± égal à la lumière a. pour ne pas finir à l'épaisseur d'une feuille de papier cigarette. 

 

5   Le noyau : largeur f, profondeur c, hauteur b.

 

6   La chambre (creusée dans le noyau).

 

7   La lèvre inférieure : largeur h, hauteur b, profondeur de  2 à 15 mm.

 

8   Le pied de flûte (arrivée de l'air, ou le vent).

 

9   Le tampon (pour les bourdons ou flûtes bouchées) que certains amateurs appellent improprement, le bouchon.

 

 

 

 

 

a   La lumière : espace entre le noyau 5 et la lèvre inférieure qui désigne l'endroit ou que l'on donne sous forme d'une cote de 3/10 à 7/10 de mm.

 

b   Hauteur de noyau (et implicitement hauteur de la lèvre inférieure).

 

c   Profondeur interne.

 

d   Hauteur acoustique (ou longueur acoustique réelle différente de la longueur acoustique théorique).

 

e   Hauteur totale (ou longueur totale).

On a la relation e = d+b+g+ la hauteur du tampon et une marge pour l'accord.

 

f   Largeur interne.

 

g  Hauteur de bouche.

 

h  Largeur de façade. 

 

 

 

Il faut rajouter pour le vocabulaire des parties d'une flute des mots comme:

 

potelet, joue, oreille, frein, rouleau, etc... (décrits dans l'article flutes en bois)

 

 

 

 

Puis pour l'orgue et l'orgue de barbarie il existe de nombreux glossaires ou lexiques et plutôt que les recopier ou énumérer leur contenu (avec un risque d'erreur) il me parait plus sage de donner les liens vers les sites existants sur le sujet.

 

http://www.lartdunfacteurdorguesamateur.fr/pdf/Lexique.pdf 

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Lexique_de_l%27orgue

 

http://vosges.orgues.free.fr/lexique.htm

 

 

Le problème d'un glossaire c'est que ce n'est qu'une suite de mots pour en expliquer d'autres à quel moment le langage devient commun et basique?

 

Il n'existe pas de dictionnaire des mots de base de notre langue qui constituent le minimum à connaitre pour comprendre les dictionnaires des mots plus compliqués ou moins courants !

 

Une façon de contourner le problème: le visuel

http://www.ikonet.com/fr/ledictionnairevisuel/arts-et-architecture/musique/instruments-a-clavier/orgue.php  (Faites défiler les images avec les flèches de chaque coté)

 

Ensuite si l'ouvrage est écrit en langue étrangère la traduction littérale est souvent emprunte de confusion car les expressions sont souvent imagées et les dictionnaires ne prennent que quelques termes techniques en compte, mais pas tous.

 

Exemple selon les cultures, la bouche, les oreilles, la moustache, le pied, la langue, les dents, le nez n'ont pas la même signification selon que l'on parle d'anatomie humaine ou de facture d'orgue. Encore une source d'erreurs dans les ouvrages traduits mot à mot depuis un ouvrage initialement écrit en langue étrangère par un expert linguiste, mais novice sur le sujet de l'orgue.

On rencontre d'ailleurs le même problème avec  les traductions d’ouvrages sur la musique que pourtant tout le monde qualifie d'universelle.

 

Donc pour lire un ouvrage sur l'orgue dans l'une de ses 19 langues, le dictionnaire de l'orgue du collectif/Wildfried Praet, éditeur CEOS/EPO, ISBN 9073443032, est un ouvrage indispensable pour traduire quand il s'agit du thème de l'orgue!

 

donc ici aussi le visuel peut aider pour traduire exemple;

 

en anglais: http://www.ikonet.com/en/visualdictionary/arts-and-architecture/music/keyboard-instruments/organ.php

 

en espagnol: http://www.ikonet.com/es/diccionariovisual/arte-y-arquitectura/musica/instrumentos-de-teclado/organo.php http://www.ikonet.com/es/diccionariovisual/arte-y-arquitectura/musica/instrumentos-de-teclado/organo.php

 

le  visuel en 5 langues français, anglais, espagnol, allemand, italien. Il existe aussi dans d'autres langues et dans des versions audio pour entendre la prononciation dans chaque langue.

 

 

 

C'est quoi un orgue Erman 27 touches pneumatique?

 

Jean-Paul Erman est facteur d’orgues de métier et français d'origine. (prononcez erman comme maman et non pas Hermann avec un H aspiré et mann à l'allemande)

 

Il a été amené à réparer d'antiques orgues de barbarie dans son activté d'orgue d'église. Puis en 1973 il a construit son premier orgue de barbarie: Un 16 touches à bandes de papier.

 

Plus tard, il met au point le 27 touches pneumatique ERMAN. Un instrument qui a eut un succès national en France. Puis installé en Suisse à Genève, il y ouvre un atelier en 1982 il finit par se consacrer entièrement à la fabrication de ses orgues de barbarie. Considéré comme un trésor national vivant en Suisse il y est dispensé d'impôts, pour son activité professionnelle du moins, pour les autres nature d'impôts, je l'ignore.

Un millier de pièces (et même certainement beaucoup plus) issus de son atelier, accompagnent des tourneurs ou chanteurs aux quatre coins du monde, et surtout en France et en Suisse.

 

C’est en 1999 que Jean-Paul Erman épaulé par Alain Castel décident de moderniser les orgues en utilisant une carte à puce électronique à la place du carton. Le premier « orgue à puce » est présenté en 2000 au Festival de la Musique Mécanique des Gêts. Cette nouveauté permet de contourner les inconvénients du poids et d’encombrement des cartons pliés y compris pour un orgue de foire.

Puis, Jean-Paul Erman développe en 2001 un orgue mixte, utilisant indifféremment les cartons et la carte à puce.

Il est aujourd'hui en retraite. Ce 27 touches pneumatique a été produit donc copié par tout les constructeurs professionnels actuels!

Et Jean-Paul a initié les stages du Fraysses pour dispenser ses connaissances aux amateurs comme aux concurrents.

 

Il existe probablement plus de 3000 orgues Erman en France qui ne sont pas tous de sa fabrication et dont une partie non calculable ni recensée sont fabriqués par des amateurs. Ces orgues représentent plus de 90% des orgues présents lors d'un festival.

 

Sachant qu'il faut minimum 1 mois de travail soit 172 heures à 8h par jour sur cinq jours par semaine. Pour un orgue fabriqué par un artisan même bien organisé pour produire en série comme Jean-Paul, on peut en conclure qu'il n'a pas fourni seul une telle demande si on considère le millier d'orgues qu'on lui a attribué!

Pour ceux sortis de son atelier, un calcul rapide permet d'affirmer qu'il faut plus de 80 ans de production pour les fabriquer. Donc de son vivant Jean-Paul a certainement sous-traité une partie de sa production pour réaliser un tel exploit.

 

Conclusion un orgue 27 Erman pneumatique, ce n'est pas la tradition!

Tout au contraire c'est récent et nouveau avec de nombreuses évolutions très modernes! Et ça continu même sans lui.

 

Au sujet du vocabulaire, par exemple on dit:

"constructeur" pour un amateur et "facteur" pour un professionnel qui bien sur ne s'occupe pas du courrier postal.

 

On ne dit pas non plus l'air, mais le vent! d'ailleurs l'outil qui mesure la pression s'appelle un pèse-vent.

 

La "montre" ne donne pas seulement l'heure mais désigne les flutes de la façade c'est d'ailleurs l'origine du mot: la montre, c'est qui est visible en premier à votre poignée et donc c'est elle qui montre ou plutôt indique immédiatement votre statut social selon qu'il s'agit d'une kelton ou d'une rolex.

 

Comme le mot "organiser" vient de l'orgue, car par définition les flûtes y sont bien alignées donc bien rangées d'où son sens pour 'organiser'.

Et pour compléter connaissez-vous la blague " il faut qu’on s’organise" une histoire drôle.

 

L'origine du nom "orgue de barbarie" est source de conflits inutiles:

certains l'attribuent à un constructeur italien Barberi. C'est faux!! Il y a d'ailleurs de nombreuses autres idées fausses sur l'orgue!

il faut comprendre barbare au sens d'étranger du fait qu'à l'origine il venait d'Allemagne ou plutôt de Prusse à l'époque et que c'était le pays de l'ennemi héréditaire que l'on avait pas encore les mots assez dur ou haineux comme chleux, boches, etc...

il est barbare au sens de venant de l'étranger, comme nos figues de barbarie et les canard de barbarie. Rien à voir avec les fausses notes de certains instruments que l'on nomment également des canards.

 

Une autre curiosité de la langue française concernant le mot "orgue de barbarie" c'est que comme pour amour et délice, ils sont une exception qui veut que ces trois mots sont masculins au singulier et féminin au pluriel

 

 

 

avec des exceptions dans l’exception pour les orgues.

 

De plus bien que masculin il s'écrit avec un e à la fin parce que la barbarie est un pays imaginaire mais menaçant donc féminin.

De quoi perturber même un linguiste dingue de l'orthographe.

 

Donc après avoir supprimé la boite à soupape qui était le principal obstacle à la réussite dans la construction d'un orgue de barbarie construit selon les recommandations de Jean-Paul Erman, un orgue se compose selon nos recommandations de trois parties:

 

- des  flutes avec  vanne à membrane intégrée

 

- d'une  soufflerie 

 

- d'un  chemin des cartons

 

 

à retrouver dans cette image:

 

https://static.blog4ever.com/2010/06/419759/artfichier_419759_7473961_201711305447973.gif

 

 

 



03/10/2014
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