L'orgue de barbarie de Bernard et Philippe

résistance à la manivelle

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Pourquoi certains orgues de barbarie sont faciles à tourner et d'autres sont particulièrement difficiles alors qu'ils fonctionnent parfaitement  tous les deux pour ce qui concerne: le timbre, la puissance, les répétitions, l'accordage, le guidage, et l'entrainement du carton?

On a l'impression de monter une cote en vélo avec les freins serrés...

 

D'où vient cette résistance qui fatigue le tourneur avant la fin du premier carton pour l'un, alors que l'autre vous permet de tourner tout un Week-End sans fatigue ni tendinite?

 

On a déjà vu comment limiter la fatigue avec l’ergonomie de la manivelle.

 

 

En principe la distance entre l'axe du vilebrequin et l'axe de la poignée de la manivelle est égale à la moitié de la longueur de l'avant bras prise entre la pointe du coude et la ligne du pli au milieu de la paume.

En gros pour un adulte de taille moyenne (comme moi, pas de poids moyen) d'1.73m cette distance fait environ 36cm donc la manivelle doit avoir 18cm d'entraxe. La meilleure hauteur pour l'axe du vilebrequin doit correspondre à la hauteur prise entre le sol et la pointe du coude avec le bras le long du corps. Ce qui donne dans le cas précédent 104cm. Il faut donc étudier simultanément la position de la manivelle en fonction de la hauteur de la charrette ou inversement la hauteur de la charrette en fonction de la position de la manivelle. Le mouvement est alors entièrement exécuté dans un triangle équilatéral du seul avant bras sans aucun mouvement de l'épaule qui lui épuise rapidement parce qu'il s'accompagne d'une flexion de la colonne vertébrale (à éviter).

 

 

Mais ces conditions peuvent très bien être remplies aussi pour les deux sans expliquer cette résistance.

Une autre astuce consiste à placer la poignée sur la bissectrice de l'angle des deux manetons pour réduire les points durs aux passages des maximums de pression des battants des pompes. C'est le principe de l'équilibrage des compresseurs d'air à deux cylindres.

 

Généralement la cause principale, ou la plus fréquente, est un serrage excessif sur les paliers des montants support du vilebrequin ou de l'articulation de la bielle sur les manetons, ses axes de rotation. On sait que l'astuce d'usinage consiste à scier d'abord la partie démontable avant de percer le passage du maneton. En effet si on perce d'abord et qu'on scie ensuite l'épaisseur du trait de scie induit une ovalisation qui provoque un serrage de la bielle sur le maneton donc des frottements et même du bruit voir l'article charnières et articulations. Il ne faut pas non plus négliger un graissage de ces parties tout autant à l'origine qu'à l'entretien périodique comme pour sa voiture.

Il faut démonter les paliers du vilebrequin et des bielles nettoyer, graisser à l'huile siliconée et remonter avec le serrage mini pour ne pas frotter trop fort et freiner, mais sans jeu pour éviter les claquements typiques de ce défaut: le grand classique de l'entretien!

 

"Le jeu c'est l'âme de la mécanique! et l'huile est à la mécanique ce que la musique est à l'âme!"

 

Quelques autres cas moins fréquents:

 

Un presseur de flute de pan avec des ressorts trop puissants va plaquer excessivement le carton sur la flute de pan et donc freiner tout en usant et la flute de pan et le carton qui va partir en poussière pour encrasser l'intérieur de l'orgue.

Par contre, je connais des orgues équipés de presseurs en laiton massifs cannelés pour la flute de pan sans ressorts dont le seul poids de quelques centaines de gramme suffit à plaquer le carton.

 

Les ressorts du presseur de l'entraineur eux appuient avec une force de plusieurs kilos pour éviter le patinage. On ne met donc pas les mêmes ressorts sur les deux rouleaux presseurs, une erreur courante...

 

Une autre cause possible que je n'ai rencontrée qu'une fois jusqu'ici en entretenant l’orgue de Line, c'est un clapet de pompe collé (par du vernis ou le tannin du bois et une inaction prolongée) qui alors ne s'ouvre que partiellement et empêche l'air de circuler librement. La réduction du passage de l'air agit alors comme une ventouse et augmente considérablement l'effort à la manivelle.

Les sections des gravures et conduits doivent donc être calculées largement pour éviter cet inconvénient.

 

Bien sur comme le dit GIGIKA dans les commentaires, à partir d'une certaine taille, les soufflets des orgues de foire demandent un effort trop important c'est pourquoi ils sont tous motorisés.

 



29/11/2021
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