L'harmonisation d'un orgue après l'assemblage final
Lors de la construction d'un orgue et après l’assemblage final, on doit l'harmoniser.
Cette phase, complexe à comprendre et exécuter est aussi difficile à expliquer puisqu'il vaut mieux pratiquer pour l'acquérir. "C'est en forgeant qu'on devient forgeron".
Mais on peut quand même trouver des choses à dire ou plutôt à écrire.
D'ailleurs il y a déjà presque tous les éléments, dispersés dans les articles du blog, à savoir:
la suppression des bruits intempestifs
le réglage de la lumière pour l’harmonisation
l’orgue 29 touches modèle 2024
Il ne manque que l'ordre dans lequel on exécute ces réglages.
En gros après la phase de construction on dispose d'une carcasse qui ressemble à un orgue mais qui ne joue pas correctement la soufflerie donne de l'air à la bonne pression et suffisamment, le chemin des cartons entraine les cartons, la flute de pan est bien alignée en hauteur et largeur, les flutes sonnent toutes en soufflant avec la bouche mais pas en place avec la soufflerie.
Pour ensuite harmoniser il faut appliquer les procédures décrites dans les articles du blog.
Il faut trouver pour chaque flute et en fonction de la variation de pression de la réserve et du diamètre d'alimentation en pied un réglage à plusieurs paramètres qui coordonnent:
l' entrée en résonnance ou l'accrochage sur une fréquence stable proche de la fréquence de résonnance visée,
donc l’accord, puis,
la section du capillaire, fonction de l'angle du pointeau et de sa distance par rapport au rivet pop.
La section de ce passage équilibre les temps d’ouverture et fermeture des répétitions et influence les non répétitions .
le creux de la membrane, qui participe à la puissance sonore en influençant l'alimentation en pied de flute.
Tout en conservant un rapport section de lumière et section d’alimentation sensé rester entre 5 et 7 .
Sachant que chaque modification sur l'un de ces paramètres influence et modifie le résultat de l'un ou plusieurs des autres, on a rapidement l'impression de tourner en rond.
On peut faire ces essais avec la soufflerie de l'orgue ou l'aide d'une pompe d'essai type JCA.
On sait depuis aussi se passer de cette pompe en utilisant nos poumons mais dans les conditions de pose définitives, à savoir avec une longueur quelconque de tube de commande branché sur une pièce qui remplace la flute de pan avec une sortie en section carré 3*3mm que l'on peut alors boucher et découvrir avec un doigt pour simuler le passage d'un trou de carton.
On peut aussi brancher le pèse-vent en dérivation pour souffler en visant la pression fixée pour l'orgue, ce qui nous rapproche encore plus des conditions finales.
Une méthode que je viens seulement d'envisager et d'utiliser qui se révèlera peut-être plus pratique, surtout après mise en place des tampons silicone.
Ce qui permet un premier calibrage des flutes basses et de montre sans l'orgue pour:
- calibrer la lumière en intercalant une ou plusieurs cales en carton entre le noyau et la lèvre inférieure plate en visant la puissance sonore approximative, voir l'article harmonisation.
- vérifier le déclenchement de l'ouverture et fermeture franche en actionnant la vis de répétition.
- vérifier la rapidité de répétition en soufflant et en passant un doigt sur la sortie de section carré 3*3.
- accorder provisoirement voir article accordage.
Cette première approche ce fait pour chaque flute individuellement avec la vis de répétition totalement fermée
au départ en l'ouvrant progressivement.
Ensuite, tester de nouveau les flutes une par une sur l'orgue avec un carton engagé dans le chemin des cartons d'abord sans courroie puis avec courroie pour:
- obtenir une puissance sonore maximale en fignolant l’épaisseur de lumière avec les cales papier et en utilisant la pression de la réserve.
Une lumière trop faible ne permet pas la manœuvre de la membrane et une lumière trop forte consomme beaucoup d'air et si trop de flutes sont concernées la réserve ne fourni plus assez d'air.
- obtenir une ouverture franche en absence de carton perforé et une fermeture sans chuintement en présence de carton sur la flute de pan. Pour la tester on tourne la manivelle pour fournir de l'air à la pression normale et on fait avancer le carton à la main courroie démontée.
Attention lors des retours en arrière en tournant à l'envers on risque de plier le carton entre l'entraineur et la flute de pan si son presseur appuie trop.
Des problèmes peuvent venir quelque fois d'un mauvais centrage des vis sur leur siège de VMT et de la distance de dégagement entre la vis et le rivet pop, donc la section du capillaire.
Les chuintements vanne fermée proviennent généralement de plis de la membrane ou de copeaux.
- équilibrer les répétitions entre le temps d'ouverture et le temps de fermeture initialement inégaux en jouant sur la vis de répétition qui règle le passage du capillaire entre le rivet pop et le pointeau donc la rapidité d'ouverture jusqu'à l'équilibre des temps d'ouverture et de fermeture en faisant défiler un carton d’essai de répétitions avec la courroie en place et à vitesse standard de 60mm par seconde.
- égaliser la puissance de l'ensemble des flutes par rapport à la puissance des autres en jouant sur le creux des membranes qui influence la quantité d'air, une membrane trop creusée va allonger le temps de fermeture ou chuinter, une membrane insuffisamment creusée va faire jouer la flute faiblement.
On peut jouer sur le creux des membranes puisqu'elles ne sont pas collées et on peut lors d'un démontage creuser ou retendre chaque membrane.
Sans oublier que les lumières et la pression entrent aussi en jeu pour la puissance.
Ce qui revient à faire les mêmes essais, puis on y ajoute un essai supplémentaire:
- vérifier les non répétitions sur les petits ponts avec un carton de non répétition en jouant sur l'ensemble de ces trois paramètres, car la modification d'un seul paramètre va aussi modifier le comportement de la flute sur les deux autres.
Enfin on réitère ces réglages:
- boucler plusieurs fois sur l'ensemble des 29 flutes jusqu'à un résultat globalement admissible car souvent imparfait pour une seule des conditions visées, sur plus ou moins, une ou deux flutes récalcitrantes.
On s'arrête, soit quand on est satisfait, soit parce qu'on ne peut pas faire mieux et qu'on tourne en rond, donc que l'on tolère quelques imperfections.
C'est bien au cours de cette phase que l'on comprends pourquoi des flutes à vannes intégrées ou accolées et démontables individuellement sont bien plus pratiques que les flutes traditionnelles avec boite à soupapes, dont les soupapes sont séparées mais incorporées dans une boite collective très difficile à démonter et remonter aussi fréquemment.
En fonction du soin lors de la construction, cette méthode peut demander autant de temps que la phase de construction voire conduire à un échec en cas d'impasse même avec les vannes à membrane.
Mais conduite avec calme et méthode et selon nos recommandations chacun peut aboutir à un résultat correct.
reste alors à le stabiliser.
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