L'orgue de barbarie de Bernard et Philippe

L'outillage minimum est une question récurrente et un souci pour les débutants et avant d'être des retraités suréquipés, nous avons (presque) tous été jeunes et fauchés. L'expérience montre qu'à condition d'avoir un peu d'imagination et d'huile de coude, avec quelques tours de main,  une perceuse, une scie à main, des ciseaux à bois, une râpe, du papier de verre, et quelques serre-joints la tâche est accessible.

"Quelques serre-joints" est un euphémisme:

La construction d'un orgue de barbarie va vous donner l'occasion de travailler un peu avcec tout l'outillage et de toucher plusieurs matières: bois, métaux, plastiques, caoutchouc, cuirs, etc...

Vous allez aborder plusieurs techniques:

Menuiserie, plomberie, lutherie, informatique, soudure, dessin , traçage, finition, mécanique ou pneumatique, acoustique, etc...

Pour chaque type d'outil il existe;

Deux mondes séparés, le travail du métal ou le bois.

Puis pour chaque monde plusieurs types d'outils ou machines dont les prix sont logiquement croissants:

- une version outil à main, pas de moteur mais des muscles. Parmi les outils à mains que j'affectionne et recommande particulièrement pour leur  coté pratique et leur confort dans l'utilisation, généralement peu connus:

mes scies japonaises avec un guide, 

mes râpes piquées main,

mes racloirs, 

mes cales à poncer avec rouleaux papier adhésif,

- une version électroportatif avec un moteur sur batterie ou branché avec fil sur secteur, l'outil se déplace et la pièce est fixe sur une table ou un établi,

- une version machine fixes légères et à poser sur l'établi pour les amateurs, dite sur table, transportable ou déplaçable. L'outil est fixe c'est la pièce qui est déplacée.

- une version lourdes sur pieds pour les professionnels. C'est la pièce qui se déplace sur des tables avec des guides ou chariots et des systèmes de fixation.

La machine est difficile à déplacer ou transporter voire impossible quand elle est fixée au sol.

Une fois la machine réglée on peut faire de la série et économiser sur le temps de production par le nombre, mais il faut alors vendre pour amortir l'investissement en temps de réglage et en sommes dépensées pour l'achat du matériel, des fournitures et des accessoires, l'entretien comme l'affutage!

L'apprentissage pour les outils à main peut se faire seul avec la pratique, et les risques de blessures sont faibles mais pas inexistants. La montée en gamme ou en puissance va exiger des connaissances de plus en plus complexes et une nette augmentation des risques d'accidents qui accompagnent la complexité des machines à outils coupants et tournants avec leurs accessoires.

Il est  très facile d'aller chercher une lime ou un tournevis d'un prix modique, de le choisir et de l'emmener dans l'atelier et de lui trouver une place, généralement dans la caisse à outils que l'on emmène partout pour les dépannage à l'extérieur...

Si ce n'est pas le bon on peut même revenir l'échanger.

Il n'en va pas de même pour une machine de près de 2000 € et de plus de 150Kg qui ne viendra que par livraison programmée, parce que pas toujours disponible et fabriquée en flux tendu. Elle sera livrée sur le pas de la porte voire sur le trottoir et il vous faut alors après la réception la manutentionner selon la situation à travers le salon, un escalier, le jardin et des seuils de porte jusqu'à l'atelier ou ce qui en tient lieu, des portes pas toujours assez hautes ou pas assez larges pour passer. Fallait regarder avant!.

Puis on doit la déballer, la lever pour la maintenir en position haute ou surélevée pour retirer la s... de palette fixée sur la p...de machine par en dessous avec des p... de s... de tirefonds à la c.., la sortir des cartons, la monter sans se retrouver avec des morceaux en trop qui semblent ne servir à rien, suivre une notice de montage en langue étrangère, en noir et blanc, voire en noir sur noir, avec des images en format timbre poste, mal contrastées, prises sous un angle inapproprié.

Une notice avec des contradictions suivants les pages ou les paragraphes parce que le fabricant a fait des modifications de construction et répercuté sur la moitié de la notice mais pas partout, et je dois encore en oublier...

Après le montage il faut régler les éléments pour avoir les équerrages et parallélismes, les butées de minimums et maximums, les alignements entre tables, les glissements sans jeux ni blocage, etc...

En gros une galère de plusieurs jour que l'on peut diminuer en se faisant aider par quelqu'un qui est déjà passé par là, et surtout pour ne pas manutentionner seul des charges aussi lourdes sur des roulettes avec les risques de déséquilibre et de chute ou accrochage.

Ensuite il faut connaitre la méthode pour les réglages qui nécessitent des essais et quelques fois avec une mise en marche alors que l'on ne sait pas encore quand on peut déjà le faire sans danger?

Avant il faut se préoccuper et faire des travaux pour le circuit électrique et le calibrage des protections contre la surcharge, de la mise à la terre, de la fixation au sol, du système d'aspiration des poussières, des distances de dégagements des planches sans butter sur les murs ou des obstacles tant à l'entrée qu'à la sortie en fonction de l'encombrement et de l'implantation dans l'atelier plus des dimensions maximales des pièces que l'on envisage de travailler, etc...

Sans oublier l'éclairage de la zone de travail, les zones ou armoires de stockage des accessoires et fournitures associés à chaque machine.

L'implantation de plusieurs machines fixes dans un espace toujours trop petit peut devenir un casse-tête plus compliqué qu'une partie de Tetris! Surtout pour rendre compatibles les espaces de circulation, de déplacement, et ceux de dégagement. Il faut réfléchir à un plan d'implantation avant l'achat en fonction des caractéristiques de chaque machine conjointement aux dimensions de l'atelier. 

On doit alors envisager d'apprendre à s'en servir en commençant par les mesures de sécurité.

Puis se soucier des accessoires et consommables, et enfin de la façon d'exécuter les différentes opérations envisageables en fonction des dimensions et du sens de travail de chaque pièces de bois: coupe ou rabotage en long, en travers, de refend, de pièces longues ou courtes, peu épaisses ou hautes, etc..

Chaque cas demande des reflex, une méthode et des modes de fixations avec des berceaux spécifiques à chaque opération et à chaque machine! des accessoires qui ne sont pas toujours compris et fournis avec la machine, mais indispensables.

Pour conclure il vaut mieux savoir s'en servir bien avant et bien réfléchir pour préparer leurs arrivées dans l'atelier, parce qu'une fois  dans l'atelier et montées, il est un peu tard pour refaire les manutentions en sens inverse pour renvoyer le colis et dire que l'on s'est trompé.

Pensez aussi à envoyer le bon de garantie rempli en relevant les N° de machine pour faire démarrer la garantie avec la date.

Selon le fournisseur c'est la date de commande ou de première mise en route ou encore celle de livraison! c'est l'occasion de vérifier qu'on a bien un modèle certes neuf, mais qui est conforme aux dernières modifications du constructeur et que le revendeur ne vous a pas fourgué un vieux stock oublié dans le fond du magasin au prix du dernier modèle sans nous en avertir...C'est là ou on est content d'avoir un fournisseur connu et localisable à qui on peut faire confiance et non pas une simple adresse mail impossible à localiser qui peut faire la sourde oreille et l'absent volontairement dès qu'il s'agit de garantie ou d'après vente!

Le choix est fonction d'abord du prix donc de votre budget, puis du besoin, occasionnel à plus régulier ou courant pour d'autres travaux qu'un orgue unique et enfin de votre savoir faire et de vos approvisionnements. Vous seul connaissez vos capacités et vos besoins...

"Les conseilleurs ne sont pas les payeurs"!

La différence entre un adulte et un enfant c'est seulement le prix de ses jouets!

Comme le disait Henri Salvador: le travail c'est la santé!

Mais aussi:

"Maintenant dans le plus petit village
Les gens travaillent comme des sauvages,

pour se payer tout le confort
Quand ils ont tout, ben ils sont morts."

Pour le perçage:

                                                                                                
le vilebrequin,  la chignole à manivelle ou autre modèle, la perceuse à fil, la perceuse sans fil à batterie, la perceuse sur colonne...

Un  article de l’air du bois sur le choix des vilebrequins et chignoles en fonction du mandrin de la poignée et de la course, l'utilité des cliquets, butée à billes et coussinet en bronze.

On peut d'ailleurs constater que pour le premier de ces outils en version machine motorisée à poser; la perceuse sur colonne, nos fournisseurs ne fabriquent que des perceuses pour le métal et non pas pour le bois en consultant l’article suivant.

Leurs vitesses même avec variateur sont toujours trop faibles pour les bois.

Pour des coupes droites:

Les scies à mains européennes ou japonaises.

Deux cultures du travaille à la main:

En Europe on pousse, on peut louvoyer (scier en tournant pour redresser un départ de travers) le trait de scie est plus large que la lame, les dents sont avoyées, on doit poncer la surface coupée pour effacer les traits de scie, on peut réaffuter la lame de scie! On doit poncer la tranche sciée et donc la cote diminue et change.

Au japon on tire, si on part de travers on arrive aussi de travers, il faut bien aligner le départ avec des guides, le trait de scie est exactement de la largeur de la lame, les dents sont dans l'épaisseur de la lame, l'état de surface de la coupe est comme déjà poncé, la cote reste fixe. On ne réaffute pas on change la lame.

Dans les deux cas il existe différentes dentures adaptées en fonction du travail à exécuter: débit de travers, de long, de bois brut, sec ou humide, etc... Quand on connait les deux, on pratique les deux et dans les deux cas. Il faut plusieurs scies ou plusieurs lames des deux types, donc toute une collection... et encore, on n'a pas parlé du travail du métal!

Les scies circulaires électriques pour coupes droites peuvent prendre différentes formes;

de la simple scie électrique             ou sans fil,                        à la scie plongeante avec rail,

puis la scie sur table,                             la scie à format                      et enfin la scie à panneaux.

Des  scies à ruban pour des découpes droites pour déligner et exceptionnellement en courbes larges:

                         
    
Une scie à ruban sur table               ou sur pied                   ou mobile pour grumes à essence ou électrique

Avec des lames larges pour les coupes droites ou étroites pour détourer, la lame en ruban ne permet pas de découper un évidemment en milieu d'une planche du fait qu'elle est en boucle fermée.

pour des découpes très détourées à rayons faibles Il faudra éventuellement compléter avec:

Une scie à main à fil

une scie sauteuse            ou vibrante pour la marqueterie       à chantourner sur pied à lame fine.

Du fait qu'elle peut s'ouvrir à une extrémité ou passer par un avant trou, on peut faire des découpes intérieures fermées contrairement à la scie à ruban qui n'autorise pas cette pratique.

Et comme d'habitude toute une collection de lames diverses et variées pour tout type de matériaux.

Pour poncer:

la cale avec  rouleaux autocollants, la râpe piquée main, ponceuse orbitale,  ponceuse à bande,                                

ponceuse à cylindre,                ponceuse combiné disque et bande                  ponceuse   calibreuse,      etc...

Au passage un outil à main quasi gratuit et remarquable le racloir!

Et une mention spécial sur un outil particulier dont on ne peut plus se passer quand on l'a essayé  la râpe piquée main un  savoir faire unique et français qui est exporté dans le monde entier!

Pour dégauchir et raboter:

          


Le rabot à main en métal      ou en bois ,         le rabot électrique,                   le rabot stationnaire,

Une vidéo de copains des copeaux sur le réglage des rabots en métal

Une "petite"  étude de l’air du bois sur les rabots en bois...

la dégauchisseuse stationnaire,                              le combiné rabot-dégau.

Pour fraiser:

La toupie                                       ou                   la défonceuse                    

        la fraiseuse                       la défonceuse sous table

Pour tourner:

Le tour à bois                                   le tour fraiseur plutôt pour le métal

Il y a aussi les combinés qui peuvent presque tout faire (sauf le tour), avec le problème du passage d'un outil à l'autre plus ou moins facile avec le montage démontage des accessoires qu'ils faut ranger et retrouver, mais aussi du problème de l'immobilisation de l'ensemble pour une panne sur une partie comme le moteur.

Si vous n'avez pas de fraiseuse ni de table d'avancement croisée pour la flute de pan plutôt qu'acheter une flute de pan toute faite avec la possibilité d'en faire d'autres pour les copains, apprenez à les faire selon plusieurs méthodes.

Pensez à venir me voir pour la fraiser en 4 minutes avec mon pantographe.

Il vous faudra aussi des outils de coupes spécifiques: Forets pour bois, forets pour métal, mèches Forster (ou mèches à façonner pour les VMT), scies cloches (seulement pour les VMC), mèches à bouchonner (pour boucher des trous ou corriger ses erreurs) et dans de nombreux diamètres...

   

ainsi que d'autres accessoires comme des étaux des outils de fixation sauterelles poussées et tirées, pince étau, etc...pour fixer les pièces à usiner et ne pas risquer de mettre les doigts trop près des outils coupants et tournants généralement à grande vitesse.

Attention à l'accident que chacun a connu au moins une fois la pièce tenue à la main se coince dans l'outil et tourne avec la mèche c'est la blessure profonde par coupure assurée avec passage aux urgences qui n'ont d'urgent que le nom car on y passe beaucoup trop de temps.

Comme on peut le constater immédiatement, le mot "accessoires" perd toute signification, puisque les accessoires représentent le principal du prix qui est l'obstacle principal pour un débutant dans le travail du bois.

Notons qu'une scie sur table demande des connaissances précises sur les éléments de sécurité et des réglages de hauteur de scie en fonction du travail à exécuter et aussi des réglages du guide latéral, comme de sens d'attaque et de rotation; voir dans l’article sécurité.

Il faut rajouter un article sur le vissage qui ne peut se réduire à un tournevis plat, plus un cruciforme pour ce seul paragraphe allez faire un tour sur la quincaillerie.

Je possède plus d'une centaines d'embouts de vissages!

Il existe des empreintes spécifiques dit anti-vol donc des embouts particuliers pour des types d'empreintes de têtes peu courantes pour les cas où l'on recherche à empêcher le démontage par exemple contre le vol ou la dégradation:

Vu que ce matériel est en vente libre, la protection n'est que relative, car les voleurs et petits malins possèdent systématiquement ces jeux d'embouts...

Il ne faut pas oublier quelques outils complémentaires indispensables mais courants pour un bricoleur comme les tarauds et filières.

Attention il y a ceux en système métrique ou impérial et ceux dit à filetage à droite ou à gauche.

Si l'on est très outillé, pas de problème ! Mais pour les autres, une scie sauteuse ou à chantourner, une ponceuse à bande et lapidaire, une défonceuse sous table sont un complément très recommandé. Là aussi il faut des accessoires comme les fraises de nombreux profils et diamètres:

Les outils complémentaires comme un touret avec meules à gros grains et une à grain fins permettent l'ébavurage mais pas l'affutage!

Pour l'affutage des ciseaux, gouges, fraises, forets à métaux et lames de rabots, l'outil indispensable: une meule à eau qui ne doit pas rester dans l'eau sous peine de l'endommager.

Là aussi il faut des accessoires guides divers pour chaque outil: mèches et forets, lames de rabot ou dégauchisseuse, ciseaux à bois, gouges courbes, etc...

le prix de l' ensemble de ses accessoires va lui aussi dépasser le prix d'achats de meule à eau pourtant déjà élevé.

Il faut aussi d'autres accessoires de finition comme des pierres, dites à l'huile mais en fait à eau, limes diamant, pierre à redresser la meule, pâte à polir, etc....

Apprendre à  affuter et démorfiller

Et comme d'habitude cette machine largement recommandée est limité puisque elle ne permet pas d'affuter.

-  les forets à 3 pointes pour le travail du bois

-  les lames de scie circulaire

-  les lames de scie à ruban

-  les chaines de tronçonneuse

Il faut donc encore d'autres machines pour ces cas pourtant courants et indispensables, rien que pour une opération simple d'entretien; l'affutage.

Pour continuer sur l'équipement de l'atelier on doit envisager: 

Une presse à main avec des matrices pour les sertissages, une cisaille pour couper du métal comme les cordes à piano, ne sont pas absolument indispensables mais bien utiles pour des cas particuliers et moins courant dans nos ateliers.

Par la suite un rabot stationnaire, une dégauchisseuse ou encore un combiné rabot/dégau, plus une  scie à ruban, ne sont pas indispensables mais, permettent de partir de bois bruts, donc de troncs ou de branches récupérés. Mais là aussi ce n'est pas toujours suffisant. De plus il faut apprendre à  choisir son bois pour s'approvisionner et savoir le faire sécher.

Pour ce genre de matériel éviter les marques en promotions des supermarchés du bricolage dont les consommables comme les lames de rechanges et pièces détachées type; courroies crantées et pignons en plastique, paliers (en lieu et place de roulements à billes), charbons de moteur etc.. ne sont rapidement plus approvisionnées ce qui rend votre matériel de plus en plus vite inutilisable et obsolète. D'autant plus vite que la législation autorise périodiquement à raccourcir le délai d'obligation de maintenir ces consommables en magasin pour les revendeurs au mépris de l'intérêt des utilisateurs.

Préférez une marque pérenne même si elle vous paraît plus chère au départ. On récupère très rapidement son investissement du seul fait de pouvoir l'utiliser plus longtemps sans être obligé de  mettre votre matériel en décharge faute de pouvoir renouveler un éléments trop fragile et devenu indisponible. C'est ce qu'on appelle l'obsolescence programmée. Il faut donc aller les chercher dans des magasins spécialisés.

Là aussi il existe du matériel moderne comme ceux à lecture digital, des outils à plaquettes jetables qui évitent l'affutage, des outils à limitation de passe plus sécuritaires, des outils à axe hélicoïdal plus souple et plus silencieux tout en diminuant l'effort d'avancement.

Ma devise:

Il vaut mieux en avoir une blanche et droite plutôt qu'une black et d'équerre qui peut vous lâcher à la première utilisation (expérience vécue).

Il faut avoir en mémoire que nos anciens qui ont fabriqué les premières orgues de barbarie n'avaient pas l'électricité ni les rayons de supermarchés du bricolage. Ils faisaient tout avec des outils à mains et fabriquaient même leurs vis.

Il est effectivement plus facile de s'équiper d'une  table d’avancement croisée avant d'envisager la fraiseuse ou le tour fraiseur.

Un exemple de  vidéos ou tutoriels pour le tour à métaux.

La réalisation des deux poulies d'entrainement de la courroie ne nécessite pas impérativement de tour (même si cela peut simplifier le problème).  Le tour est aussi indiqué pour le rouleau cannelé (qui a été supprimé et remplacé par les rouleaux lisses anti-waps)

On peut réaliser les poulies de son premier orgue sur une perceuse sur colonne avec un montage de fortune. Dans le fond un tour fonctionne comme une perceuse sur colonne en position horizontale à laquelle on a ajouté une pointe si possible tournante, ou réciproquement une perceuse peut devenir un tour vertical. Voir la vidéo.

Un rabot et un tour équipé d'une table d'avancement croisée sont des investissements assez lourds et qui peuvent coûter plus chers qu'un orgue neuf et donc que l'on n'envisage que si son activité s'étend aussi à la menuiserie domestique ou d'autres activités que la construction d'un orgue unique.

Pour contourner ces problèmes la solution la plus simple: faire appel aux constructeurs amateurs qui sont équipés et qui acceptent de recevoir dans leur atelier les copains qui font des demandes d'aide sur les forums.

On peut aussi louer à un professionnel ou emprunter ce matériel (à un très bon copain et très confiant).

En dernier recours acheter le rouleau presseur et la flûte de pan toute faite à un BOB (bricoleur d'orgue de barbarie) qui une fois sa machine réglée en fait quelques un en plus pour dépanner les copains et amortir son outillage et ses investissements contre un paiement raisonnable (ce genre de commerce ne peut nourrir son homme et doit plutôt être considéré comme un service sauf pour les radins qui pensent qu'on leur doit tout gratuitement (si, si on en connait).

Là aussi les appels sur les forums peuvent permettre de sortir de l'impasse.

Et ce n'est pas encore fini si vous vous lancez dans l'orgue de barbarie, il vous faut encore des outils spécifiques:

Un outil indispensable mais très accessible sera l’accordeur pour mettre les flûtes au ton et  ré-accorder son orgue de temps en temps.

Un accordeur gratuit http://www.commentcamarche.net...

Et enfin   le pèse-vent un outil gratuit et indispensable pour régler la pression de la réserve.

Dans le même esprit il peut être utile voire nécessaire de se confectionner un banc de collage surtout pour coller les basses

et pourquoi pas une  pompe d’essai  pour faire l'harmonisation des flûtes sans les humidifier,

et même un  banc d’essais et un laboratoire pour faire de la strioscopie et de la recherche sur tout un tas de paramètres physiques et électroniques.

Pour réaliser les lumières (le passage de l'air) de nos flûtes des " limes bricolées" à partir de chutes de bois taillées en biseau de largeurs différentes avec des bandes d'abrasifs de grains variés de gros à très fins nous faciliterons le travail pour harmoniser avec la méthode du réglage en lumière.

Cette méthode est aujourd'hui abandonnée et remplacée par les cales papier ou carton.

Il reste une solution économique et accessible à tous s'inscrire dans une association comme les  passionnés du bois qui met à disposition un atelier de pros pour ses adhérents et vous présente d'autres adhérents qui en ont déjà construit un, voir plusieurs orgues. Ils sont en général source d'économie de temps et de partage d'expériences.

Pour résumer l'outillage courant est suffisant si on considère que le tour avec sa table d'avancement croisée et le rabot son "contournables" mais ils deviendront vite très utiles si vous étendez votre activité à la musique mécanique en général.

Pour ceux qui n'ont pas de formation en menuiserie ou mécanique générale, il est impératif de maitriser l'aspect  sécurité lors de l'utilisation de machines à outils coupants. Car posséder des machines ne suffit pas, encore faut-il apprendre à s'en servir en toute sécurité et les équiper des accessoires, des outils complémentaires et des consommables indispensables dont l'achat peut dépasser assez vite le montant de la machine initiale et surtout le prix d'un orgue neuf acheté à un professionnel.

Un paragraphe spécial doit aussi concerner les  protections individuelles comme les gants, lunettes, masques et protections auditives, les chaussures de sécurité!

 Il vous faudra aussi pour des raisons évidentes apprendre à affûter ou trouver un affûteur professionnel car les outils de coupe s'usent vite et ne sont généralement pas systématiquement jetables. Là aussi il existe des  solutions modernes comme les outils à plaquettes (jetables), plus chers mais plus pratiques, ainsi que les outils à coupe hélicoïdale plus souples et moins bruyants. De même que les outils à limitation de passe plus sécuritaires et eux aussi toujours plus chers qu'un outil de base ordinaire.

Donc ici aussi après le stage d'orgue de barbarie dans le cadre des passionnés du bois un amateur trouvera d'autres stages comme l'affutage, le travail du bois à la main,  les machines électro-portatives , la défonceuse, etc...

Pour  l’entretien il faut aussi savoir où sont les points de graissage, avec quoi et comment graisser.

Enfin il faut aussi connaitre les pièces d'usures et où se les procurer pour pouvoir les changer et donc savoir démonter et remonter: paliers, roulements, charbon de moteurs, courroies, etc...

Il faut aussi avoir l'œil sur les pièces de fatigues et leurs fissures avant la rupture et savoir écouter sa machine qui crie ou grince avant l'accident. Chaque démontage est l'occasion d'une inspection minutieuse. Il faut savoir perdre du temps à observer pour éviter d'en perdre à l'hôpital, ou à attendre la cicatrisation d'une blessure.

Si vous vous lancez avec déjà un atelier conséquent vous allez rapidement glisser sur la pente douce de l'équipement semi professionnel suite à l'envahissement des copeaux et de la poussière qui débouchent sur la   centrale d’aspiration,

avec son  réseau de tuyaux complétée de celle de  filtration pour la protection des voix respiratoires dans un atelier fermé.

Les  calculs d’aérodynamique pour l'aspiration sont assez complexes et nous amènent à conclure à l'achat et l'installation de systèmes bien plus performants que ceux que l'on pense suffisants, principalement sur la puissance du moteur et aussi sur le dimensionnement du diamètre des tuyaux qui dépassent souvent les 100 mm des départs habituels des machines.

les consommables et fournitures comme les colles, la  quincaillerie et visserie tout un tas de diamètres et longueurs en inox , laiton ou acier, les inserts, les peaux, la boursette, la baudruche, le ou les vernis, les abrasifs, les forets à bois et métaux, les lames de scie circulaires ou à ruban, de scie à mains pour bois ou métaux, scie sauteuse, scie à chantourner, les scies cloches pour VMC et les mèches Forstner pour les VMT (déjà signalées plus haut).

Un exemple d'outil peu courant qui devient un auxiliaire indispensable l’humidimètre qui permet de mesurer  l’humidité résiduelle du bois que l'on stocke pour faire son orgue pour vérifier que l'on atteint les 10% pour pouvoir le travailler en évitant certains inconvénients comme les retraits différentiels en sachant qu'un bois commercial est considéré comme sec s'il est vendu avec au plus 22 à 25% d'humidité ce qui est loin d'être suffisant pour nous. Et encore faut-il savoir s'en servir en plantant ses aiguilles en fonction du fil du bois pour obtenir une lecture correcte.

Et si vous vous lancez aussi dans le système midi même en s'approvisionnant de cartes midi et lecteur SD toutes montées comme celles  d’Orgautomatech il vous faudra faire quelques soudures et raccords de circuits imprimés pour les borniers:

une plaque pré-sensibilisée un typon et une insoleuse (ou plus simple encore une plaque ordinaire et des transferts auto-collants). On peut aussi se fabriquer une insoleuse à bon compte, en récupérant un scanner et en changeant les tubes de lumière blanche par des tubes à Ultra Violets.

Au sujet des typons, il est couramment affirmé que les imprimantes à jet d'encre n'ont pas un noir suffisamment saturé. Il suffit de rentrer dans la configuration de l'imprimante, pour justement lui indiquer de saturer au maximum l'encre noire, pour obtenir des typons sur transparent satisfaisants (pas besoin d'en faire plusieurs superposés ou d'acheter une imprimante laser).

La graveuse pour ce genre de circuit peut avantageusement être constituée d'un bac à plat type développement de photo argentique qui traine dans le grenier, à coté de l'agrandisseur qui ne sert plus non plus depuis l'achat de son appareil numérique. Une résistance d'aquarium et une pompe à air ordinaire (pour poisson rouge) et le tour est joué. Un bain de perchlorure pendant 10 à 20mn et le cuivre disparait sauf où il faut! Reste plus qu'à percer avec des mini forets et la mini perceuse qui tourne à 10 000 t/mn.

Encore un outil spécifique type Dremel avec son support et ses forets de petits diamètres!

Par contre investir dans une station de soudage thermostatée à affichage de température procure un grand confort et une grande sécurité qui évite les soudures sèches sur les picots des borniers et les fils dénudés.

un article pour savoir la choisir.

Se sont des investissements qu'on ne peut envisager pour un orgue unique. Mais plutôt comme un investissement pour le bricolage et surtout l'électronique en général. A moins que  votre activité professionnelle ne vous donne accès à ce genre de matériel gratuitement.

Le secteur électronique sera d'autant plus utile si vous envisagez de vous lancer dans la construction d'une perforatrice pour produire vos cartons.

L'équipement complet d'un atelier est une question d'investissement financier mais aussi d'expérience personnelle en fonction de son activité et de ses besoins. Son agencement s'étale largement dans le temps et évolue aussi avec les époques et la technique. On peut aussi se lancer dans la robotique avec les cartes programmable type Arduino.

Les outils à lecture digital et commande numérique n'existaient pas il n'y a pas si longtemps ils ont aujourd'hui investit les ateliers amateurs mais les coûts freinent cette vitesse de pénétration. Il n'y a qu'à rechercher et constater le nombre restreint d'ateliers équipés d'imprimante 3D ou de machines à variateurs électroniques des moteurs, plutôt que des courroies que l'on ne change jamais de pignons.

La lecture digital pour nos pied à coulisse, palmer, humidimètre, inclinomètre, règles de mesure en XYZ, thermomètre, voltmètre, etc... a considérablement amélioré le confort de lecture qui évite les erreurs. 

Toujours concernant la sécurité, il existe pourtant, comme dans cette vidéo des  systèmes très performants qui peuvent éviter les accidents :

Mais aucun magasin de bricolage ne nous propose ce genre de matériel qui ne coûte que 70$ donc plus ou moins  64€! suivant le taux du jour, Nous n'avons en fait qu'un choix restreint et une information tronquée!

Ce qui n'est pas le cas d’autres pays !

Bien entendu après chaque déclenchement, même intempestif, il faut remplacer la lame de scie voilée plus la cartouche explosive (comme l'air-bag de votre voiture) et la pièce de freinage! Mais à chacun de fixer le prix de ses phalanges!

De plus le plus étonnant c'est que Bosch une entreprise européenne a aussi une scie qui peut vous éviter l'accident c'est la  Reaxx mais soit disant pour des questions de normes ou de brevets ils s'interdisent de la commercialiser en Europe! Une vidéo de démonstration. Un comble non?

Aux US un consommateur a gagné un procès avec plusieurs millions de $ d'indemnités contre un fournisseur pour s'être coupé un doigt avec un simple argument:  parce qu'on ne lui avait pas proposé ce matériel. En Europe les consommateurs n'ont qu'un droit celui de payer...

Les nouvelles technologies nous proposent des machines évoluées comme les imprimantes 3D et les CNC, la gravure ou le découpage laser. Elles semblent nous simplifier le travail mais il faut bien avoir en mémoire plusieurs aspects:

Ce sont des investissements important en argent si on les achète neuves ou un gros investissement en temps si on est capable de les construire. Mais une fois en état de marche il faut généralement les alimenter en fichiers informatiques sous des formats de logiciels complexes qu'il faut savoir appréhender avec une grande rigueur. Tout ce temps investi en apprentissage pour des pièces unique comme une flute de pan ou un rouleau presseur ne peuvent justifier une telle perte de temps sauf pour sa culture personnelle et le développement d'autres activités complexes ou répétitives.

Il y a tout de même des choses surprenantes qui vont certainement se développer comme cette drôle de défonceuse qui fonctionne comme une CNC.

Son utilisation en vidéos et en français et sa programmation vraiment facile et intuitive. Il y a aussi des frais supplémentaires à prévoir pour les extensions nouvelles et pratiques.

Ce Shaper Origine est vendu plus cher  chez le fabricant avec des frais d'expédition et de douane que chez un revendeur français comme Bordet.

Plus de 4000 € quand même, hors budget pour un bricoleur amateur pour le moment.

Il existe des équipements utiles que l'on nous propose  comme par exemple un miroir pour percer  perpendiculaire (28€ chez HM diffusion) alors que l'on peut se le fabriquer gratuitement avec un  plateau de disque dur récupéré qui est un véritable disque plan optique déjà percé en son milieu.

 Ou encore à l'inverse des outils inutiles comme une pince à souder la courroie thermosoudable pour laquelle l'investissement ou le temps perdu à la fabriquer ne pourra jamais se rattraper puisqu'on peut faire plus simple et/ou plus rapide pour refroidir rapidement il suffit de passer sous l'eau froide et pour retirer le bourrelet il suffit de le faire tangenter sur une ponceuse à bande en le faisant tourner.

Cette méthode n'est pas utilisable si vous tremblez trop à cause de l'alcool ou d'une saloperie de maladie comme parkinson! Mais alors vous ne pourrez plus non plus fabriquer ni la pince, ni un orgue.

Donc un conseil simple si vous débutez avec l'atelier minimum, s'associer avec un BOB correctement équipé vous permettra d'acquérir l'expérience qui vous permettra de décider sereinement de l'outillage indispensable pour compléter votre atelier. Et devenir un jour un retraité suréquipé qui à son tour, transmettra le virus de la musique mécanique. Mais surtout ne jamais oublier qu'un outil coupant est très dangereux et qu'il faut en même temps que l'outil, acquérir les reflex et habitudes de  travail en sécurité qui vont avec, pour permettre de garder tous ses doigts, pour un jour taper sur un clavier et pouvoir transmettre son savoir faire.

Ceux qui prétendent avoir tout appris seuls sans aide sont des menteurs et des truqueurs dangereux pour eux-mêmes et tous les crédules qui pensent pouvoir les imiter (le pire c'est que j'en connais).

Car depuis l'âge de pierre si le savoir se transmet collectivement et concerne le cerveau, l'expérience quand à elle s'acquière de façon individuelle et passe par les mains et l'outil .

 Nos réussites sont toujours encourageantes, mais ce sont nos échecs qui nous permettent de  progresser.

Un lien vers un exemple de fournisseur d'outillage par correspondance Otelo:

Bibliographie

comment bien usiner le bois

entretien et affûtage des outils de coupe